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Image symbolique. (Photo : © Unsplash+ | Elements5 Digitala)

28.04.2025

Brèves sur la politique de formation – mars/avril 2025

Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) 

Les examens écrits finaux sur l’enseignement de la culture générale (eCG) doivent-ils être supprimés ? Cette question a suscité des débats houleux. Dans le cadre du projet « Formation professionnelle 2030 », les bases de l’eCG sont actuellement renouvelées dans la formation professionnelle initiale. La réforme a pour objectif de revaloriser la formation professionnelle initiale et d’uniformiser sa mise en œuvre dans les Cantons. L’aménagement de la procédure de qualification, en particulier, donne lieu à des discussions au sein du monde politique et de la société. À l’origine, il était prévu de remplacer les examens écrits actuels par un travail final accompagné d’un entretien d’approfondissement. Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a par la suite opté pour une nouvelle proposition de solution. Notamment parce que les Cantons et de nombreux politiciens de l’éducation dans les parlements cantonaux avaient également déposé des motions pour maintenir l’examen. Les Cantons peuvent donc choisir entre un examen final oral et un examen final écrit. (Actualités de la CDIP).
 

 

Écoles Polytechniques Fédérales, Universités et Hautes Écoles (Spécialisées)

La Confédération veut investir 460 millions de francs de moins par an dans l’éducation. Les EPF, les Universités mais aussi les Hautes Écoles Spécialisées sont inquiètes. À partir de 2027, le domaine de la formation doit économiser ces millions par an. Environ 200 millions devraient être pris en charge par les étudiants, par le biais de taxes semestrielles plus élevées. La Confédération propose de doubler les frais pour les étudiants nationaux et de les quadrupler pour les étudiants étrangers. Le Prof. Dr. Günther Dissertori, Recteur de l’EPFZ, s’est exprimé à ce sujet : « Cette mesure est un premier pas vers la privatisation du système éducatif ». Selon lui, une décision d’une telle ampleur doit être prise dans le cadre d’un large débat de société et non sur la base d’un exercice d’économie à court terme, car l’introduction de frais plus élevés aurait des conséquences importantes. « Tôt ou tard, nos Universités s’aligneraient sur le système américain », affirme Dissertori. Il faut également garder à l’esprit l’égalité des chances ; il ne faut pas que seules les familles aisées puissent payer des études à leurs enfants. Cette position est également défendue par les directions de l’Université de Lucerne, de la Haute École de Lucerne et de la HEP de Lucerne, raison pour laquelle elles ont également pris position publiquement (NZZ, 16.4.2025 et Tages-Anzeiger, 15.4.2025, Luzerner Zeitung, 15.4.2025).

 

Écoles secondaires, écoles primaires

Intégration et inclusion ou retour aux classes de soutien ? Ce débat est au cœur de la politique de l’éducation. Il est important que la répartition correspondante des enfants soit régulièrement revue. L’une des voies est celle des classes de soutien, dans chaque école ou même au niveau régional. L’autre voie est de s’en tenir à « l’école pour tous », mais avec des programmes spécifiques pour soulager les enseignants et les élèves, comme les « îlots d’apprentissage ». Le taux d’enseignement spécialisé augment dans presque tous les Cantons, et il est particulièrement frappant de constater que le domaine des « troubles du comportement » est en hausse. Tout ce qui relève de cette catégorie fait l’objet d’une évaluation par des psychologues scolaires. Ce qui, selon Karin Stadelmann v/o Sprint, est certainement un moyen efficace, et qui permet une bonne perméabilité entre les classes ordinaires et les classes de soutien, dirigées par la pédagogie curative pour les enfants au comportement particulier. (Aargauer Zeitung, 16.4.2025

Supprimer les notes dans les écoles primaires ? Margrit Stamm, professeure émérite en sciences de l’éducation, s’est exprimée de manière pointue à ce sujet dans un article d’opinion paru dans la Luzerner Zeitung. La monnaie de notre système éducatif, ce sont les notes. Malgré cela, ou justement pour cette raison, elles sont controversées. Les uns veulent les supprimer parce qu’elles ne sont plus adaptées à notre époque. Les autres plaident pour leur maintien, car ils considèrent les notes chiffrées comme la plus objective de toutes les possibilités d’évaluation. Les troisièmes réclament un système d’évaluation équitable qui garantisse des processus de sélection objectifs vers le niveau scolaire supérieur. Ainsi résume-t-elle résume le débat actuel. Elle propose la voie suivante : supprimer les notes à l’école primaire, les introduire vers la fin – du moins tant qu’il n’y a pas encore d’école obligatoire sans sélection – mais les compléter par des instruments plus « doux » et par l’évaluation de compétences transversales telles que le « grit », c’est-à-dire le cran (ténacité, capacité à s’imposer, tolérance à la frustration) et les vertus secondaires (ponctualité, ordre, effort, assiduité). Les Hautes Écoles Pédagogiques peuvent développer des instruments correspondants en collaboration avec les écoles et la formation professionnelle. La question de savoir si l’on s’engage dans cette voie a récemment fait l’objet de divers débats parlementaires dans les Cantons (Luzerner Zeitung, 14.4.2025).

 

Divers

Le traitement des cas d’abus dans les écoles et les foyers dans les années 1950 à 1980 suscite à nouveau des débats publics. Il s’agit de traiter la thématique de la prise en charge administrative en Suisse et de celle des cas d’abus qui ont eu lieu au sein de l’Église. Depuis l’initiative sur la réparation au niveau fédéral, le sujet est présent. Il est important de faire le point sur ces abus et sur le rôle des autorités. Les organes politiques des Cantons d’Uri, de Lucerne et d’Argovie, entre autres, mais aussi diverses autorités du côté des Églises, comme l’Abbé du couvent de Marienstein, se sont adressés aux médias pour réaffirmer cette position. Une étude de grande envergure sur les cas d’abus au sein de l’Eglise catholique et de ses institutions est en cours à l’Université de Zurich. (Bote der Urschweiz, 13.42025, lien vers le projet)

 

Débats et décisions relatives à la politique de l’éducation

Interdire les téléphones portables dans les écoles ? Dans ce débat aussi, des voix s’élèvent. Une interdiction est-elle nécessaire ? N’est-il pas plutôt vrai que le seul endroit où l’utilisation du téléphone portable peut être contrôlée est l’école ? Les écoles peuvent déjà établir des règles pour les smartphones. Selon le gouvernement zougois, il est inutile d’édicter une loi à ce sujet. Cette position est également soutenue dans d’autres Cantons. En ce qui concerne le contrôle et la limitation de l’utilisation des smartphones, il convient également de renforcer la collaboration avec les responsables légaux. Au lieu de confier la responsabilité uniquement aux écoles, il faudrait trouver une solution globale qui implique également les parents. Une solution pourrait par exemple être des soirées adressées aux parents d’élèves où le thème des « médias sociaux et de la protection contre les fake news » serait abordé, comme le demande par exemple le Parlement des Jeunes de Lucerne (Zuger Zeitung, 25.4.2025).

Selon certains experts, la consommation de médias sociaux est aussi dangereuse que la consommation d’alcool. Les médias sociaux seraient programmés de manière ciblée pour créer une dépendance. Une interdiction pour les jeunes serait judicieuse et n’aurait rien d’extraordinaire. L’alcool et le tabac sont également réglementés, c’est un fait. D’un autre côté, les enfants et les jeunes doivent être capables de développer une utilisation saine des médias sociaux et numériques. En Australie et en Norvège, des débats politiques sont en cours, selon lesquels l’utilisation des médias sociaux ne devrait être autorisée qu’à partir de, respectivement, 16 ou 15 ans. En Suisse également, une pétition en ligne a été lancée. Elle demande une limite d’âge à 16 ans, une vérification obligatoire de l’âge par les plateformes ainsi qu’une stratégie nationale de prévention dans les écoles (Blick am Sonntag, 28.4.2025).

 

International

La Suisse devrait bientôt avoir à nouveau accès au programme de recherche européen. Le Conseil fédéral a approuvé l’accord relatif à ce programme avec l’UE. Il constitue le cadre de la participation de la Suisse et comprend également des programmes européens en cours dans le domaine de la recherche. Il s’agit d’une étape importante vers l’association au programme de recherche « Horizon Europe » de l’UE. Selon le Conseiller fédéral Guy Parmelin, ce programme est l’un des plus renommés au monde. La participation augmente l’attractivité de la Suisse et s’inscrit dans une longue tradition. L’association à Horizon Europe permet également à la Suisse de reprendre la direction de projets collaboratifs. C’est important, car nous avons de nombreux projets phares, notamment sur des thèmes tels que la santé et l’intelligence artificielle. De plus, la Suisse n’est plus exclue du concours de projets individuels du Conseil Européen de la Recherche, les fameux ERC-Grants. Ceux-ci sont considérés comme une sorte d’étalon-or dans le monde scientifique et sont importants pour la réputation de la recherche (NZZ, 10.4.2025). 

L’apprentissage est en crise, du moins si l’on considère les développements aux Etats-Unis et dans les pays européens. En ce qui concerne les États-Unis, il manque des milliers de places d’apprentissage. Le problème du marché du travail est aigu : Trump aurait besoin de centaines de milliers de professionnels formés pour sa nouvelle politique industrielle, mais il n’en dispose de loin pas. Andreas Bischof, responsable de la formation au sein du groupe Bühler, propose de faire venir des formateurs américains en Suisse et de les instruire. Ils devraient ensuite être capables de mettre en place eux-mêmes des organes d’apprentissage une fois rentrés au pays. Sa proposition a été transmise ces dernières semaines au Département du ministre de l’économie Guy Parmelin par le biais de l’association industrielle Swissmem. Le Conseiller fédéral UDC doit maintenant proposer ce concept à Trump pour négociation. En bref : apprentissage professionnel contre droits de douane (Sonntagszeitung, 27.4.2025).

Karin Stadelmann v/o Sprint est une femme politique suisse (Die Mitte), conseillère cantonale lucernoise et spécialiste en sciences de l'éducation. Elle est également présidente du Mitte du canton de Lucerne depuis 2024.

Cet article a été clôturé le 10 février 2025. Version en langue française publiée dans CIVITAS 2/2024-2025.

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